LES SCHTRITZEL DE LA MÈRE NOËLLE ET DE SON OURS BIPOLAIRE
A l’orée des bois, dans une cabane branlante qui laissait s’échapper, été comme hiver, une fumée blanche, vivaient une vieille femme prénommée Noëlle et sa fantastique ménagerie dans laquelle on comptait un ours auquel elle attribuait le qualificatif de bipolaire.
Bien sûr, nous étions, nous autres les enfants du village, trop jeunes pour comprendre l’humour de la vieille dame.
Tous les jeudis, nous allions la trouver car avec nous elle se montrait gentille. Nous n’avons jamais su qui elle était vraiment, et de toute façon, on s’en fichait.
ÇA SENT LE SAPIN
Le village de Saint-Quirin est riche d’histoires et de légendes, à peu près autant qu’il y a de sapins et de pins dans sa forêt domaniale : c’est dire !
Parmi celles-ci, laissez-moi vous conter celle de la petite souillon Jolaine.
Fille unique d’un couple de pauvres hères vivant à l’écart du village, offrant ses bras au plus offrant au fil des saisons et des besognes agricoles, Jolaine était une brave enfant.
LES LUNES MAGIQUES
A quelque cinquante kilomètres de Strasbourg, en Moselle, dans une vallée perdue, habitaient des hommes et des femmes oubliés des dieux.
Le village dans lequel ils vivaient et mouraient s’appelait Meisenthal. Nous étions alors en décembre de l’année 1711.
Meisenthal dont le nom signifie la vallée des mésanges, était recroquevillé et tassé sur lui-même tant le froid n’épargnait ni les hommes ni les bêtes.
Les gars étaient au bois pour couper les plus grandes bûches de Noël, celles qui, comme le veut la tradition, brûleront du réveillon au premier jour de l’an sans interruption dans tous les foyers.